La Ville de Numérique à Verte

Ce projet de recherche cherche à saisir les transformations des métropoles de leurs objectifs de smart à green city en prenant en compte trois éléments : 1/ les stratégies de communication et les différents discours qu’elles engendrent ; 2/ la place de la gouvernance induite par les projets portés par la Métropole de Lyon, qui sera au centre du projet ; 3/ les enjeux de mobilité, surtout présents dans les projets de smart city sur la base d’expérimentations d’ampleur. En effet, pour le cas qui nous occupera, la Métropole de Lyon, plus de 100 projets ont été mis en oeuvre dont 28 projets liant mobilités et services numériques ont été développés entre 2010 et 2020 afin de faire de la métropole une ville intelligente (Angelidou, 2017 – Arsène et Mabi, 2021) et de la co-construire avec les habitants. Les datas et les services de mobilités urbaines sont le paradigme structurant de cette stratégie de transformation (Ascher 2001 – Banque Mondiale, 2009). Sous l’exécutif actuel (Europe Écologie Les Verts, EELV), ce sont d’autres projets et expérimentations qui sont portés pour « une ville toujours plus verte » selon le modèle de territoire résilient et solidaire (Dymytrova, Bihay, 2021). Si les discours changent, les outils et services de monitoring persistent.

L’action publique métropolitaine matérialise sa transition vers la smart city à partir de services de mobilité censés apporter diverses solutions à la congestion urbaine et au défi climatique (Le Corf, Paquienséguy, 2022). Ainsi, le paradigme de la mobilité structure-t-il en même temps ce contexte métropolitain fort et évolutif (Ascher, 1995 ; Kaufmann, 2014), lieu de l’action et de l’expérimentation, et l’exécutif qui le porte « pour participer à un nouveau dessein politique soutenu par les métropoles en matière de services aux publics, à des fins de dynamisme des entreprises et de qualité de vie des usagers dans leurs déplacements urbains » (Le Corf, Paquienséguy, 2022). Gouvernance, programmes de mobilités et expérimentations : trois mots-clefs qui structurent ce projet, la gouvernance métropolitaine que les dossiers de mobilité transforment et les expérimentations sociales qui en sont à la fois la main outillée et la justification. Qui sont les acteurs, publics et privés, qui sont engagés dans ces projets ? Comment

travaillent-ils (ou pas) ensemble ? Qu’est-ce que cela fait aux représentations des villes, des politiques publiques, et à l’action publique ? Comment se fabrique la ville ?

Ce projet est marqué de grandes problématiques : les stratégies d’acteurs et les réseaux qu’ils construisent, les discours d’acteurs et leur accompagnement de l’action, la dimension sociale et symbolique de la technique ou du numérique portée par les expérimentations sociales.