Les élections municipales 2020 à Lyon
2019–2020
Les élections municipales demeurent l’un des scrutins privilégiés des Français et l’un des plus mobilisateurs, après les élections présidentielles. Dans un contexte de désaffection du politique et d’un sentiment grandissant de méfiance et de distance vis-à-vis des responsables politiques, ces scrutins dits « de proximité » mettent au cœur du débat des enjeux locaux, pouvant favoriser l’implication des citoyens. Ils focalisent, par ailleurs, une forte attention politico-médiatique dès lors qu’ils sont souvent considérés comme un scrutin « intermédiaire » entre deux élections nationales duquel on pourrait tirer des leçons « nationales ». Ces scrutins constituent alors un sujet d’étude privilégié pour qui s’intéresse aux rapports entre personnel politique et électeurs, aux comportements électoraux, aux stratégies de communication et de mobilisation, mais encore aux enjeux et programmes d’action. Dans ces conditions, le scrutin municipal de 2020 offre une opportunité d’actualiser ces questionnements généraux, mais aussi de saisir les configurations spécifiques à différents territoires.
C’est dans cette perspective qu’a été initié un projet scientifique national, associant une dizaine de chercheurs répartis sur l’ensemble du territoire, qui se donne pour ambition de comprendre ce qui se joue à la fois « localement » et « nationalement » dans un tel scrutin. Il entend s’intéresser tout particulièrement à l’émergence des enjeux municipaux, à l’offre politique en présence, aux formes de mobilisation pendant la campagne et à l’analyse des résultats en prenant en considération l’imbrication des spécificités territoriales et des régularités tendancielles nationales. Ce projet se focalise tout particulièrement sur la « France urbaine », en l’occurrence les villes de plus de 100 000 habitants. Ces territoires connaissent des transformations d’importance, aussi bien économiques (tertiarisation, financiarisation, globalisation) que socio-spatiales (gentrification des centres, paupérisation des quartiers d’habitat social, mobilités des populations, renouvellement des espaces, étalement périurbain…). Ils cristallisent avec acuité des enjeux d’attractivité et de cohésion, et sont également marqués par la structuration d’établissements intercommunaux de plus en plus puissants, comme l’illustre le développement du statut de « métropole ». Les grandes villes constituent assurément des territoires politiques particulièrement convoités. Pour couvrir le scrutin municipal dans ces territoires, ce projet s’appuiera sur des dispositifs scientifiques déployés dans 14 villes. Il mobilise des collègues ancrés dans chacun des territoires tout en construisant des questionnements transversaux pour favoriser la comparaison des résultats et tout en envisageant des temps d’échanges entre les différentes équipes locales. Dans ce cadre, une équipe lyonnaise s’est mise en place pour suivre et analyser le scrutin dans l’agglomération.
Responsable(s) scientifique(s)
Isabelle Garcin-Marrou (Elico) et Charlotte Dolez (Triangle)
Unité(s) de recherche impliquée(s)
UR 4147 Elico
UMR 5206 Triangle