Séminaire
[séminaire mensuel] Cov’Culture : retour sur un dispositif de recherche participative. Questionnements et réflexions
La recherche Cov’culture[1] a pour objectif d’analyser les effets de la crise sanitaire sur les pratiques des acteurs du secteur culturel dans la région Nouvelle Aquitaine : opérateurs, médiateurs, artistes. Dans un contexte plus global, il s’agit d’étudier les bouleversements induits à l’aune des problématiques contemporaines du secteur en particulier du spectacle vivant. Dès sa conception, ce projet de recherche fut inscrit dans le champ de la recherche participative. Entre mobilisation de savoirs et expertises divers, association de praticiens et chercheurs (Lamoureux, 2021), l’objectif fut d’élaborer une connaissance au service de la pratique (Bergold & Thomas, 2012). Cinq structures culturelles ont ainsi été associées à l’équipe de recherche[2] et impliquées dans une analyse coconstruite, les réflexions et interrogations des professionnels étant envisagées comme un mode d’accès aux problématiques du secteur de la culture sous l’angle des pratiques et de la créativité in situ.
L’implication d’acteurs de la culture dans une démarche de réflexion conduit à penser les liens et leurs potentialités entre professionnels et chercheurs. Entre délégation de champs d’expertise aux acteurs, définition des protocoles par les chercheurs et leur mise en partage, circulation des connaissances, se profile tout un enjeu de formes de coopération à inventer, ainsi qu’une nécessaire réflexion quant aux spécificités des personnes engagées dans cette recherche. Cela n’est pas sans effet sur les pratiques d’observation et l’élaboration des entretiens qui se trouvent associés à un double travail d’objectivation entre manière de dire l’expérience et mise en réflexion de celle-ci (De Champlain, 2011). C’est précisément l’enjeu d’un travail de réflexivité à l’œuvre dans la construction collective des données empiriques que nous proposons de questionner dans notre proposition de communication. Cette communication nous donnera également l’opportunité de mettre en partage nos questionnements et réflexions sur le dispositif de recherche sans occulter les difficultés et contraintes inhérentes à un processus de recherche participative dont les formes s’inventent dans l’action et en dialogue avec l’ensemble des acteurs impliqués.
Bibliographie :
ALTHABE G.; FABRE D.; LENCLUD G. (1992), Vers une ethnologie du présent, Paris, Editions de la MSH.
ALTHABE G. ; HERNANDEZ V-A. (2004), « Implication et réflexivité en anthropologie », Journal des Anthropologues, n°98-99, p. 5-36.
BERGOLD J.; THOMAS S. (2012) Participatory Research Methods: A Methodological Approach in Motion, FQS, 13 (1). Art. 30
DE CHAMPLAIN Y. (2011), L’écriture en recherche qualitative : le défi du rapport à l’expérience. Recherches qualitatives, coll. Hors-série « Les Actes » association pour la recherche qualitative.
DEVEREUX G. (1994), De l’angoisse à la méthode dans les sciences du comportement, Paris, Aubier.
HOUILLIER F.; MERILHOU-GOUDAR J-B. (2016), Les sciences participatives en France : Etats des lieux, bonnes pratiques et recommandations, rapport.
LAMOUREUX E. (2021), Recherche participative. Anthropen.
[1] Financée par la Région Nouvelle-Aquitaine, 2021-2024.
[2]Le théâtre L’avant-scène de Cognac, l’association de médiation culturelle Les Araignées philosophes de Bordeaux, Le Festival de musiques et danses du monde de Confolens, L’IDDAC l’agence culturelle du département de la Gironde, Le centre d’animation de la Benauge à Bordeaux
Invité.e.s
Aurélie Chêne, maîtresse de conférences en sciences de l’information et de la communication, Université Lyon-Saint Etienne, Laboratoire ELICO (aurelie.chene@univ-st-etienne.fr)
Sarah Montero, maîtresse de conférences en géographie, IUT Université Bordeaux Montaigne – UMR 5319 Passages (sarah.montero@iut.u-bordeaux-montaigne.fr)
Date et lieu
13 décembre 2024 / 10h-12h30
Université Lyon 2 - Campus Berges du Rhône (salle dem. 015, bâtiment Démeter)