Séminaire

Re-présenter le patrimoine : enjeux politiques, économiques et communicationnels des images numériques du patrimoine

La séance présente les travaux en cours du projet AP-PAT (APPI Université Lumière Lyon 2, 2020-2022) s’intéressant aux applications mobiles de visites patrimoniales. Il s’agit d’analyser et comprendre les conditions de production de ces outils de médiation (modèles économiques, enjeux politiques, inscription dans les politiques culturelles locales) et les modalités de réception du patrimoine qu’ils mettent en œuvre (modalités de représentation du patrimoine, rapport à l’objet patrimoine).

Le projet s’appuie sur une approche interdisciplinaire entre SIC, sciences politiques, sciences et techniques pour l’architecture et muséologie. La séance permettra ainsi de présenter les apports de cette interdisciplinarité dans l’interrogation des politiques de médiation du patrimoine et des « images » du patrimoine.

Mots-clefs : numérique, patrimoine

Invité.e.s

Cette séance du séminaire mensuelle du laboratoire ELICO présente les travaux en cours du projet de recherche AP-PAT (Appel à projets interne Lyon 2 2020-2022) s’intéressant aux applications mobiles de visites patrimoniales. Il s’agit d’analyser et comprendre les conditions de production de ces outils de médiation (modèles économiques, enjeux politiques, inscription dans les politiques culturelles locales) et les modalités de réception du patrimoine (modalités de représentation du patrimoine, rapport à l’objet patrimoine) mis en œuvre par ces outils numériques.

Le projet s’appuie sur une approche interdisciplinaire entre sciences de l’information et la communication, sciences politiques, sciences et techniques pour l’architecture et muséologie. La séance permettra ainsi de présenter les apports de cette interdisciplinarité dans l’interrogation des politiques de médiation du patrimoine et des « images » du patrimoine.

9h30 / Accueil café

10h00 / Kévin JACQUOT (ENSAL – MAP-ARIA) « Les images de la « Forêt »»

Kévin Jacquot est architecte et maître de conférences en sciences et techniques pour l’architecture à l’École nationale supérieure d’architecture de Lyon et membre du MAP-Aria. Ses activités de recherches questionnent le relevé numérique, la modélisation et la représentation de l’architecture à caractère patrimonial ainsi que la conception et la mise en oeuvre de systèmes d’information permettant de décrire, analyser, documenter et partager des modèles numériques du patrimoine architectural.

 Les charpentes de Notre-Dame de Paris, entièrement disparues au cours de l’incendie d’avril 2019, suscitent de nombreux débats et polémiques du fait de jeux de pouvoir et d’influence et des enjeux économiques sous-jacents. La question de la reconstruction à l’identique de la cathédrale est emblématique de ces controverses. En l’absence de documentation exhaustive et fiable sur les charpentes ; alors que de nouvelles images de la fameuse Forêt apparaissent (notamment l’expérience VR Éternelle Notre-Dame) et que d’anciennes sont redécouvertes (en particulier dans Assassin’s Creed), le projet de restitution virtuelle mené par le Groupe de travail Données numériques du Chantier scientifique Notre-Dame coordonné par le CNRS et le ministère de la Culture cherche à trouver sa place dans l’imaginaire collectif.

 

11h15 /Lise RENAUD (Avignon Université – Centre Norbert Elias) « Production d’adjuvants numériques de visite : enjeux politiques, économiques et symboliques »

 Lise Renaud est maîtresse de conférences en sciences de l’information et de la communication, Avignon Université, Centre Norbert Elias. Ses recherches visent à développer une approche socio-sémiotique des processus de figuration à la fois dans les écrits d’écran et les discours promotionnels. Elle s’intéresse plus largement aux imaginaires du numérique, à la sémiotique visuelle et à la culture graphique.

Cette communication présentera les résultats du projet POLI-APP (Politiques numériques des applications de visite patrimoniale : processus de décision, stratégies communicationnelles et jeux d’acteurs) mené en 2019 sur deux terrains patrimoniaux : le palais des papes à Avignon et l’abbaye de Cluny. Ces deux sites ont fait l’objet de reconstitutions numériques ayant pris la forme d’outils d’aide à l’interprétation (fixe et mobile) à destinations des visiteurs. Retracer la genèse et les trajectoires de ces adjuvants numériques révèle les enjeux de légitimation et de justification dont ils sont investis par différentes catégories d’acteurs. Au-delà des transformations affectant en profondeur le secteur de la médiation des patrimoines (réquisition (Labelle, 2007), industrialisation, propriétarisation (Bué, 2021)), la production de ces adjuvants numériques est un processus mû par des intérêts multiples, qui présente l’avantage de répondre aux impératifs communicationnels des politiques publique et territoriale contemporaines.

 

 

Date et lieu

10 juin 2022 / 9h30-12h30

Salle des colloques - Campus Berges du Rhône / 16-18 quai Claude Bernard - 69007 LYON