Séminaire

Le champ de la communication scientifique, entre luttes d’ouverture et risques de prédation

14h.00 : Introduction au séminaire, Chérifa BOUKACEM ZEGHMOURI, Professeur en SIC, Université Claude Bernard Lyon 1

Le séminaire traitera des phénomènes contemporains qui traversent le champ de la communication scientifique numérique, appuyés à des modalités d’ouverture (Openness) désormais légitimées par les agendas politiques internationaux. Ce passage de l’utopie militante au projet politique favorise de nouveaux rapports aux savoirs scientifiques, mais aussi l’apparition de mécanismes inédits de légitimation, marchandisation ou bien encore de prédation de l’information scientifique. Les exposés de la séance traiteront de manière critique de ces phénomènes, à partir de recherches en cours ou récemment publiées.

14h15 : Changer l’excellence : l’évaluation des chercheurs et son impact sur la science, Noémie AUBERT BONNE, Post-Doc, Université de Hasselt et VUmc Amsterdam.

L’exposé discutera les problèmes actuels et les avancées récentes en ce qui a trait à l’évaluation des chercheurs. Se basant sur les résultats de son travail de recherche, elle tracera d’abord un portrait des problèmes clé liés au système d’évaluation des chercheurs. Elle donnera ensuite un aperçu de quelques efforts internationaux qui tentent de sensibiliser la communauté scientifique à ces questions et qui proposent des méthodes alternatives pour l’évaluation des chercheurs. Enfin, elle décrira quelques initiatives qui mettent en action ces recommandations, et ouvrira la discussion pour questionner leurs limites et leurs possibles avancées. 

15h15 : Le transfert de capital symbolique : nouvelle stratégie de maximisation des profits tirés des revues savantes, Yves GINGRAS, Professeur en histoire et sociologie des sciences, UQAM

L’exposé analyse une stratégie commerciale relativement récente utilisée par de grands groupes de l’édition scientifique pour capitaliser leur marque. En utilisant le modèle de conversion de capital de Pierre Bourdieu, nous expliquons comment dans le contexte de la mutation vers l’Open Access, les éditeurs transfèrent le capital symbolique d’une revue déjà prestigieuse à des « revues dérivées » qui partagent le prestige de la marque originale et le convertissent ainsi en nouveau capital économique.

16h15 : OMICS, portrait-robot d’un éditeur prédateur, Vincent LARIVIÈRE, Professeur en Sciences de l’Information, Université de Montréal

Parmi les éditeurs prédateurs, OMICS a un statut particulier. Il publie annuellement plusieurs milliers d’articles dans quelques centaines de revues, en plus d’organiser un certain nombre de conférences. Il est aussi le seul éditeur prédateur à avoir fait l’objet de poursuites de la part de la Federal Trade Commission, et à avoir été reconnu coupable d’allégations trompeuses. Cette intervention présentera une étude empirique des pays et institutions ayant contribué le plus aux revenues détenues par cet éditeur, dressera le portrait de ses pratiques de « rebranding », et conclura avec une discussion des conditions sociales ayant permis l’émergence des revues prédatrices, et de celles qui pourraient marquer leur déclin.

Mots-clefs : Circulation des savoirs, Communication scientifique, Information scientifique et technique, Open Access, Open Science, bibliométrie, communautés scientifiques, controverses, documents, industries culturelles et créatives, information scientifique, médias numériques, scientométrie

Invité.e.s

 

 

 

 

Date et lieu

2 avril 2021 / 14h-17h30

Visio Webex : https://univ-lyon1.webex.com/univ-lyon1/j.php?MTID=m99ea153a874b92a4508de4b1b5703429