Soutenance de thèse_Zoé SINSOU

Zoé SINSOU soutiendra sa thèse de doctorat en Sciences de l’Information et de la Communication intitulée La publicisation du patrimoine culturel du rugby français, entre stratégies de légitimation et construction d’une identité collective, dirigée par Étienne Candel et Marie Després-Lonnet à l’Université Jean Moulin Lyon 3.
 

La soutenance aura lieu le 19 décembre 2024, à 14h, dans la salle de la Rotonde, au 18 rue Chevreul 69007 Lyon.

 
Un lien de visioconférence est également prévu pour le public.
 

Le jury sera composé de :

M. Jean Davallon, Professeur des universités émérite, Avignon Université, Rapporteur
M. Jean-Luc Bouillon, Professeur des universités, Université Rennes 2, Rapporteur
Mme Caroline Courbières, Professeure des universités, Université de Toulouse 3 – Paul Sabatier, Examinatrice
Mme Laure Bolka-Tabary, Maîtresse de conférences habilitée à diriger des recherches, Université de Lille, Examinatrice
Mme Mathilde Lamothe, Chaire de professeure junior, Université de Pau et des Pays de l’Adour, Examinatrice
M. Etienne Candel, Professeur des universités, Université Paris Cité, Directeur de thèse
Mme Marie Després-Lonnet, Professeure des universités, Université Lumière Lyon 2, Codirectrice de thèse
 
 
Résumé de la thèse :
Cette recherche doctorale porte sur le projet « Mémoire numérique » lancé en 2018 par la Fédération française de rugby (F.F.R.) qui s’apparente à un projet d’archivage documentaire. L’ambition de ce projet, du point de vue de la F.F.R, est de reconstruire le patrimoine du rugby français, d’en centraliser les éléments constitutifs en vue de les partager avec les acteurs du sport et de pérenniser une co-construction perpétuelle de ce patrimoine, tout en constituant une ressource, support de travail pour les salariés de la structure.
Le travail de recherche vise à analyser les procédés par lesquels la F.F.R. tente de légitimer son rôle de dépositaire de l’histoire de ce sport et de médiatrice de ce qui formerait son patrimoine. À cette fin, je me suis intéressée aux stratégies mises en place par l’organisation dans l’objectif de se positionner dans le paysage du rugby français en tant qu’institution. 
 
En termes de méthode, ayant été salariée de la structure dans le cadre d’un contrat CIFRE de juin 2018 à juillet 2021, je me suis appuyée sur l’observation participante que cette position favorisait. L’application de cette méthodologie m’a notamment amenée à analyser de manière réflexive la posture de recherche en contexte professionnel. J’ai par ailleurs constitué un corpus de documents dont la valeur patrimoniale faisait débat afin de réaliser des analyses sémio-discursives qui ont permis de montrer à partir de quels critères et de quels arguments les choix et la sélection de ce qui « ferait » patrimoine étaient opérés. Aussi, j’ai réalisé treize entretiens semi-directifs à distance du fait de la crise sanitaire liée au Covid-19 que j’ai complétés par un questionnaire ouvert qui m’a permis de préciser notamment le regard porté par les membres du groupe social constitué autour du sport sur des objets considérés comme « patrimoniaux » par la F.F.R. et qui seraient chargés d’une valeur symbolique.
 
L’étude s’appuie sur les étapes de la patrimonialisation décrite par Jean Davallon, interrogées au prisme de la notion d’identité collective. Le suivi de la mise en place du projet sur plusieurs années a permis de mettre en lumière diverses stratégies d’acteurs et de montrer comment se dessinent et se construisent à la fois matériellement et symboliquement des identités collectives et des cultures multiples autour du sport. Cette recherche met ainsi en lumière une instrumentalisation politique du projet, paradoxale en regard du rôle projeté par la F.F.R. de se faire la « gardienne de l’histoire du rugby » .