Séminaire
Présentation des travaux des nouveaux membres d’ELICO : Samuel Goyet et Geoffroy Gawin
La séance de rentrée du séminaire mensuel d’Elico accueillera deux nouveaux membres du labo recrutés à Lyon2 pour Samuel Goyet et à l’Enssib pour Geoffroy Gawin, qui présenteront leurs travaux et positionnements.
De la fonction éditoriale des interfaces de programmation (API) web à l’hypothèse d’une « énonciation computationnelle » : une trajectoire de recherche.
Samuel Goyet – MCF, Lyon2
9h – 10h30
Formé au CELSA (2008-2011), doctorant en cotutelle entre le Gripic (Paris-Sorbonne) et la Chaire de Recherche sur les Cultures Numériques à l’Université Laval (2011-2017), fraîchement nommé maître de conférences à l’Université Lyon 2 (laboratoire ELICO), Samuel Goyet a également été ATER à l’UTC et à l’Université de Lorraine, puis enseignant contractuel à Paris 13.
Lors de cette première séance, il présentera une trajectoire de recherche, commencée autour des travaux sur les « écrits d’écran », puis prolongée dans sa thèse qui a porté sur la « fonction éditoriale » des interfaces de programmation (API) Web. Une API web est un outil de programmation permettant notamment de produire des « petites formes » comme des cartes Google ou des boutons « J’aime ». Dans sa thèse, il a envisagé ces objets comme des outils de programmation & de publication, à la croisée d’une culture informatique et d’une culture livresque. Il a ainsi pu interroger quelle est la conception du texte proposée par ces outils, et comment cette médiation technique particulière travaille les formes du texte de réseau (autour des notions de modularité et de combinatoire) et participe à une industrialisation des pratiques lettrées.
Après avoir exposé les principaux résultats de cette thèse, il présentera quelques textes ou concepts qui ont guidés – et continuent de guider ses recherches, comme par exemple l’économie scripturaire de Michel De Certeau ou la notion de sourcery (sourcerie) chez Wendy Chun. Ce qui l’amènera enfin à proposer quelques pistes ou idées à approfondir pour de futures recherches : la sémiotique du bug, l’hypothèse d’une « énonciation computationnelle », l’apprentissage de la programmation et d’une certaine économie scripturaire propre aux médias informatisés.
Études d’évolutions de médiations testimoniales et d’expériences de visite en musée
Geoffroy Gawin – MCF, Enssib
10h30 – 12h
Avant de s’engager en thèse, Geoffroy Gawin a été ingénieur en informatique de 2000 à 2010 (diplômé de l’ESSI, université de Nice Sophia-Antipolis) et a obtenu un master 2 en histoire contemporaine en 2008 à l’université de Montpellier 2. Il a soutenu une thèse en SIC en 2017 à l’université de Lille 3, qui s’intitule « Les évolutions des médiations testimoniales dans différents musées de la Résistance : du présentiel à l’audiovisuel » sous la direction Michèle Gellereau. De 2018 à 2019, il a été recruté comme post-doctorant au sein du projet PREDICT (https://predict.hypotheses.org/) à l’université d’Angers dans lequel il s’est intéressé à l’étude des expériences de visiteurs de sites patrimoniaux. Ses recherches, qui s’inscrivent dans le champ de la mémoire, du patrimoine et de l’expérience questionnent les rapports aux passés et les enjeux touchant à la conservation des données numériques.
Son intervention se déroulera en deux temps. Durant le premier, il présentera ses travaux en lien avec sa thèse, qui porte sur les évolutions des médiations dans trois musées de la Résistance situés à Bondues, Lyon et Nantua. Cette dernière s’intéresse au passage de pratiques testimoniales présentielles à des pratiques numériques utilisant des enregistrements audiovisuels d’anciens résistants dans des espaces d’exposition. L’étude explore la nature du lien qui est conservé avec les témoins. Elle met en exergue trois ressorts qui traversent les pratiques présentielles, audiovisuelles et leur mise en œuvre : la sensibilité, les figures de résistant et le territoire. La réflexion débouche sur une proposition de constitution d’un nouveau type de patrimoine, de médiations interpersonnelles, qui tirerait parti des potentialités sensibles des moyens numériques.
Durant le second temps, il fera part du travail réalisé en post-doctorat, durant lequel il a eu l’occasion de nourrir un regard réflexif sur l’utilisation de traces audiovisuelles en contexte d’enquête dans l’étude des expériences de visite d’un musée d’archéologie, le Chronographe, situé dans l’agglomération nantaise. La recherche s’est orientée vers la comparaison des modalités de mise en œuvre de trois méthodes d’observation basées sur des supports audiovisuels distincts. Elle les met en perspective avec les régimes de souvenances qu’elles induisent chez les enquêtés
Date et lieu
10 octobre 2019 / 9h00-12h00
Lyon2, Porte des Alpes, salle H410