Les formes de la participation culturelle – la construction des savoirs et des postures non-professionnelles

Ce séminaire vise à présenter et mettre en partage le rôle de l’enquête en SIC en contexte participatif.

1 – La démarche de recherche participative autour du festival « C’est pas du luxe ». Sarah Cordonnier et Camille Jutant, université Lyon 2

Depuis 2012 se tient à Avignon le Festival C’est pas du luxe! porté par la Fondation pour le logement des défavorisés, la scène nationale La Garance et Emmaüs France. CPDL repose sur l’accompagnement de projets artistiques associant professionnel.les de la culture et associations de lutte contre les exclusions, pour présenter des créations pluridisciplinaires dans l’espace public et les institutions partenaires.

En 2023, une trentaine d’acteurices impliqué.es dans le festival ont amorcé une démarche globale et collective de recherche-action visant à documenter, comprendre et faire connaitre le festival et ses effets (hybridation des sphères sociales et culturelles, créations participatives, effets individuels et collectifs de cette expérience…).

Nous présenterons ce processus de recherche profondément collectif, participatif, esthétique et politique, pour réfléchir sur les reconfigurations des places et savoirs.

2. En contrepoint, la démarche de recherche participative Cov’Culture. Aurélie Chêne, université St Etienne

À partir du projet de recherche participative Cov’Culture mené avec le Festival de Confolens, cette communication interroge les formes de participation culturelle au sein d’un festival « sans lieu fixe », fragilisé par la crise sanitaire qui a mis au jour la vulnérabilité de son existence publique, fondée sur l’occupation temporaire de l’espace urbain.

Les séances collectives de recherche ont conduit l’équipe bénévole et salariée à requestionner le sens du projet, ses modes d’ancrage territorial et ses dispositifs de visibilité. Elles ont ensuite accompagné la mise en œuvre de nouvelles actions : adhésion à des réseaux professionnels, coopérations locales, mutualisation de ressources, dispositifs publics hors événement, constitution d’archives autour du bénévolat.

Ce processus ouvre aujourd’hui une réflexion sur les places et les savoirs non-professionnels : en quoi et à quelles conditions l’engagement bénévole, envisagé comme expérience culturelle, relationnelle et politique, contribue à la production de connaissances situées ? Quels sont les enjeux épistémologiques et méthodologiques pour s’en saisir, dans une perspective analytique en SIC ?