Culture : médiations, institutions, industries culturelles, pratiques

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Thématiques transversales de recherche

ELICO souhaite développer son expertise sur les médiations de la culture et en renforcer la visibilité en s’appuyant sur et développant les résultats du précédent quinquennal, pour formuler des défis scientifiques qui nourrissent la compréhension des interrelations et nouvelles porosités entre logiques politiques et sociales, industrielles, médiatiques, économiques à l’œuvre dans la définition et la circulation des objets de culture. Ces questions sont notamment traversées par les paradigmes normatifs de la créativité, de la recommandation, de l’innovation, de l’expérience, qui engagent des déplacements et des reformulations des référentiels et des pratiques de l’action culturelle dépassant la seule dynamique injonctive (du marketing, du participatif, de l’horizontalité, de l’entreprenariat culturel).

Les défis posés sont les suivants : déployer la connaissance info-communicationnelle sur les ressorts contemporains des énonciations politiques de la culture et du rôle social de la création, en interrogeant le sujet politique, l’identité et l’altérité au coeur de l’action artistique et culturelle (les institutions culturelles dans l’espace social et la Cité, l’industrialisation de l’indistinction culturelle par les médias informatisés) ; formuler de nouveaux cadres analytiques pour saisir la question des publics et les avatars de la réception (le statut de l’amateurisme, l’entrecroisement des pratiques culturelles et médiatiques) ; enfin, caractériser les dimensions plurielles en jeu dans la circulation des objets culturels et le rôle médiateur des chercheur.es auprès des institutions culturelles et patrimoniales dans l’espace public (la question de la valeur, la place de la critique, du désaccord et du conflit autour des productions symboliques).

Le prochain quinquennal portera ainsi sur la production de connaissances théoriques et méthodologiques relatives aux modes d’existence et de désignation des formes culturelles dans le temps, l’espace et les autorités. Les recherches se déploient ainsi en construisant des objets qui intègrent le prisme des temporalités : à travers les catégorisations et processus mémoriels et patrimoniaux, et l’examen de leur ambivalence politique (instrumentalisation ou argument de lutte), ou encore à travers la prise en compte du temps long dans l’analyse des formes, des objets et des discours
référentiels. Le prisme des territorialités est travaillé autour de l’aménagement culturel et les lieux, la tension entre les échelles globales et locales, l’inscription des travaux et des opérations de recherche dans des terrains européens et internationaux ou prenant en charge des regards qui débordent un territoire de politique culturelle français. La question des pouvoirs constitue un prisme majeur que son articulation avec les deux précédents renouvelle. Le prisme des autorités traverse ainsi nécessairement l’interrogation sur les mutations des processus d’industrialisation culturelle et d’institution (socio-économie, analyse sémiodiscursive des traces et formes, saisie de la perception et de l’appropriation).
Ces prismes (temporalités, territorialités, autorités) seront mobilisés et approfondis en interrogeant les configurations signifiantes (textes, documents, espaces, images, objets), les économies documentaires et dispositives et les stratégies des acteurs sociaux, les pratiques interprétatives et la manière dont elles reformulent des axiologies de la légitimité culturelle et du rapport entre politique et culture.